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C’est une affaire susceptible de bouleverser la hiérarchie au sommet du tennis mondial : l’Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé, samedi 28 septembre, avoir fait appel dans le dossier du numéro un mondial, Jannik Sinner, et réclame une suspension d’une à deux années. Le joueur italien avait été blanchi par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA) après deux contrôles positifs au clostébol, une substance interdite, en mars.
En première instance, un tribunal indépendant avait conclu que le joueur de 23 ans n’avait commis « aucune faute ou négligence ». Une décision « pas correcte au regard des règles applicables », selon l’AMA. En conséquence, l’instance antidopage basée à Montréal demande « une période de suspension d’un à deux ans » à son encontre. Il revient désormais au Tribunal arbitral du sport (TAS) de trancher dans ce dossier impliquant le lauréat de l’Open d’Australie et de l’US Open.
Jannik Sinner, qui s’est qualifié samedi pour les quarts de finale du tournoi de Pékin, s’est déclaré « déçu » et « surpris », après l’annonce de l’appel de l’AMA. « On ne peut pas tout contrôler », a ajouté le joueur italien, qui s’était déjà vu retirer les points ATP ainsi que les gains obtenus lors du Masters 1000 d’Indian Wells, le tournoi au cours duquel il a été contrôlé positif et où il avait atteint les demi-finales.
Avec l’Espagnol Carlos Alcaraz, Jannik Sinner incarne la relève du circuit ATP. Cette saison, les deux joueurs se sont partagé les quatre tournois du Grand Chelem. Sinner est devenu il y a trois semaines le premier joueur italien à s’imposer à Flushing Meadows.
En pleine ascension après le gain de son premier titre majeur, à Melbourne, Jannik Sinner avait subi en mars deux contrôles antidopage positifs à huit jours d’intervalle : le 10 mars durant le tournoi d’Indian Wells et le 18 mars hors compétition, mais juste avant le tournoi de Miami. Des quantités infimes de clostébol avaient été retrouvées dans ses urines.
Les deux fois le joueur avait interjeté appel, ce qui lui avait permis de réduire ses suspensions automatiques (du 4 au 5 avril pour la première, du 17 au 20 avril pour la seconde).
L’Italien s’est défendu en expliquant avoir subi « une contamination par un membre de son staff, qui avait appliqué sur sa propre main un spray en vente libre contenant du clostébol pour soigner une petite blessure », selon l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA) qui a accepté sa défense et l’a officiellement blanchi à la fin d’août.
Ce dossier rappelle celui de son compatriote Marco Bortolotti : testé positif au clostébol lors du tournoi ATP Challenger de Lisbonne en octobre 2023, l’Italien avait établi lui aussi la « contamination involontaire » et avait uniquement perdu les résultats obtenus lors de cette compétition, sans purger de suspension.
La décision de l’ITIA de blanchir l’Italien avait suscité des réactions outragées de certains joueurs, dont l’Australien Nick Kyrgios et le Français Lucas Pouille.
Avant l’US Open, Sinner s’était séparé de son physiothérapeute Giacomo Naldi, supposé l’avoir involontairement contaminé, et de son préparateur physique, Umberto Ferrara, qui avait fourni à Naldi le spray incriminé.
Le clostébol n’étant pas naturellement produit par l’organisme, aucune notion de seuil n’entre en compte : il suffit de détecter sa présence pour qu’un test antidopage soit considéré comme positif. L’AMA le classe dans les « stéroïdes anabolisants androgènes », soit une longue liste de dérivés de la testostérone susceptibles de stimuler la croissance musculaire, sans expliquer toutefois quelle quantité aurait un effet significatif sur la performance.
Le Monde avec AFP
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